Publié le 09/02/2021 par Mathieu Boisseau | Mis à jour le : 17/04/2024 | 7 min de lecture
Sujets : Géomarketing, Logistique, Supply chain, Transport
Flux logistique et transport : pourquoi le géomarketing est une évidence
Matthias Brischoux
À l’instar de l’environnement et de l’énergie, le secteur du transport est aujourd’hui confronté à des défis majeurs. Ses acteurs doivent notamment rentabiliser leur flux logistique [1] afin de composer avec des mastodontes de l’e-commerce comme Amazon, dont la position sur le marché s’est renforcée avec l’épidémie de coronavirus. Ils doivent également se fixer comme objectif la transition écologique.
Matthias Brischoux, ingénieur commercial Articque, nous explique comment le géomarketing permet aux acteurs du transport de répondre aux problématiques traditionnelles et nouvelles, notamment dans l’optimisation du flux logistique.
1. Flux logistique et transport : quelles sont les problématiques ?
Matthias Brischoux : « Le secteur du transport est en pleine mutation et actuellement sous le feu des projecteurs, notamment en ce qui concerne les bilans de carbone et les préoccupations écologiques. C’est un secteur dont les besoins diffèrent en fonction des activités de chacun. Ces activités de transport sont multiples, chaque interlocuteur a des besoins spécifiques. La plupart de nos interlocuteurs sont orientés métiers.
En conséquence, les problématiques des acteurs du secteur du transport sont multiples et complexes. À mon sens, il n’y a pas un secteur du transport mais il est plus juste de dire qu’il existe différentes activités de transport comme par exemple le transport de passagers, le transport de marchandises ou encore un pan B2C avec le développement de l’e-commerce. La supply chain dans le secteur du transport englobe quant à elle les flux logistiques et les activités liées au transport : manutention, stockage, livraison, enlèvements, etc…
À l’instar de DB Schenker, les acteurs du transport de marchandises ont besoin d’éditer des cartes de délai au niveau de chaque agence afin de connaître à la fois le temps de livraison de leurs clients et, dans le but de fixer leurs tarifications, la distance les séparant de chaque agence.
Ils ont également besoin de répondre aux problématiques suivantes :
– optimisation de leurs secteurs de livraison
– détection des anomalies de sectorisation par rapport à ces délais de livraison
– vérification de la cohérence des secteurs de livraison
Il est également important pour eux de travailler sur des problématiques d’implantation territoriale et de distribution des agences, comme par exemple : est-il préférable de se rapprocher des clients qui constituent le plus gros de mon chiffre d’affaires ou de réaliser une implantation neutre ?
Pour la partie B2C liée au développement de l’e-commerce, les problématiques sont celles de l’enlèvement de colis et de la livraison à domicile chez des particuliers… Il existe chez ces acteurs du transport un besoin de réaliser du reporting, à destination des investisseurs entre autres. Leur objectif est de rentabiliser le flux logistique. Cela passe par la visualisation sur la carte de certaines informations essentielles comme le nombre de livraisons effectuées dans le mois et le poids total des colis livrés (par code postal, par commune, en fonction des découpages territoriaux).
Dans une optique RSE, les transporteurs souhaitent de plus en plus déterminer l’impact environnemental de leur parc de camions et de leurs plans de livraison afin de réduire leur empreinte carbone si le besoin s’en fait sentir.
Enfin, on peut citer les contrôleurs de gestion qui travaillent pour les acteurs du transport, dont l’un des objectifs est d’ouvrir de nouvelles plateformes logistiques pour développer l’enseigne. Et pour cela, ils doivent répondre à certaines problématiques :
– localiser les magasins qui ont des gros volumes d’achat
– localiser les fournisseurs : doit-on se rendre directement la marchandise chez le fournisseur pour fournir les magasins ou doit-on créer des centres de massification logistique, c’est-à-dire un dépôt où le fournisseur viendrait livrer sa marchandise ? Ce type de dépôt centralise la marchandise pour ensuite acheminer les marchandises dans les différents magasins. »
Cartographie des flux logistiques internes et clients
2. Flux logistique et transport : pourquoi utiliser le géomarketing ?
Matthias Brischoux : « S’il y a un secteur qui a besoin de s’appuyer sur le géomarketing et ses référentiels routiers (fonctions routières ou calcul de distances kilométriques), c’est bien le secteur du transport. Tout d’abord car c’est le cœur de métier : les acteurs du transport sillonnent de vastes territoires pour enlever ou livrer des marchandises. Il est primordial qu’ils proposent les meilleurs prix à leurs clients tout dégageant pour eux-mêmes une marge qui soit intéressante. Le géomarketing permet de calculer au plus juste les charges pour le transporteur et donc le coût final pour le client :
– où faire des économies ?
– est-il plus rentable de livrer dix clients en une seule fois avec un seul gros camion ou de répartir les livraisons sur des camions de plus faible volume ?
Pour bien faire, les acteurs du secteur du transport doivent localiser précisément les flux logistiques, leurs activités et leurs clients afin d’estimer des coûts de trajet et les délais de livraison. Le géomarketing représente également un gain de temps-homme : un logiciel de géomarketing est bien plus pratique que l’application Google Maps pour calculer les temps de trajet et pour récolter les distances kilométriques, surtout lorsque le nombre de livraisons se compte en dizaine de milliers.
Autre point qui parle en faveur du géomarketing : c’est un outil de communication et de reporting. Par exemple, beaucoup de contrôleurs de gestion du secteur du transport utilisent nos solutions Cartes & Données et Articque Platform dans cette optique. Et pour réaliser des études sur la rentabilité de leurs entreprises. »
Répartition des livraisons réalisées dans l’ouest de la France
3. Quels modules de Cartes & Données sont utilisés par les acteurs du secteur du transport ?
Matthias Brischoux : « Le module de géolocalisation de Cartes & Données s’avère indispensable pour placer les flux logistiques, les activités de transport, les clients, les fournisseurs et les plateformes sur une carte. La géolocalisation est la première étape pour établir un maillage territorial.
Dans un second temps, les modules de sectorisation – manuelle et automatique – sont très utiles pour les acteurs du transport. Ils permettent de déterminer, à partir d’un maillage territorial, l’organisation de la distribution des différents points. Chose qui n’est jamais simple car le flux logistique n’est pas forcément dirigé depuis entrepôt vers un client mais plutôt depuis un dépôt vers un entrepôt ou vers un centre de massification, pour livrer in fine le client. Il y a donc d’importants enjeux au niveau de l’optimisation de la sectorisation, dans une optique d’exploitation et orientée métier.
Ensuite, le module Calcul du barycentre répond à la question de la gestion de projet :
– où s’implanter et où trouver des clients potentiels ?
– où s’implanter pour desservir efficacement de nouveaux clients ?
Ce module va leur permettre de répondre à ces questions en prenant en considération des facteurs importants comme le poids, le chiffre d’affaires, le volume de commandes ou toute donnée continue appartenant au professionnel du transport.
Illustration du module Barycentre dans l’Organigramme de Cartes & Données
Le module Gagnant est très pratique pour identifier instantanément la distance kilométrique la plus courte entre deux points mais également le temps de trajet le plus court. L’entrepôt le plus proche en distance d’un client n’est pas forcément celui qui est le plus proche en temps de trajet, du fait du relief en zone montagneuse par exemple. Ce module induit des gains de temps considérables qui se traduisent notamment en économies d’essence et par des coûts de transport à la baisse.
Le module Flux de Cartes & Données est très intéressant car il facilite la visualisation et l’optimisation des flux de transport. Il est possible de scruter à différentes fréquences (quotidienne, hebdomadaire, mensuelle…) les flux logistiques les plus importants. »
Sources :
À propos de l’auteur : Mathieu Boisseau
J’ai rejoint Articque en tant que rédacteur SEO afin de créer des contenus dédiés au monde de la cartographie statistique.