Georges-Antoine Strauch
Georges-Antoine Strauch : « La crise du Covid 19 montre toute la pertinence des solutions Articque »
Président-fondateur d’Articque et citoyen engagé, Georges-Antoine Strauch dresse un bilan de l’activité de son entreprise durant la période de confinement. Il nous explique pourquoi, dans ce contexte de crise sanitaire majeure, les solutions Articque s’avèrent plus que jamais essentielles pour décrypter intelligemment l’actualité mais surtout, désormais, pour traverser la tempête économique qui a débuté avec le déconfinement. Il dévoile enfin les axes de développement qui seront ceux d’Articque suite à sa récente levée de fonds.
5 questions à Georges-Antoine Strauch, président-fondateur d’Articque :
1. Quels moyens ont été déployés par Articque pour maintenir l’activité de ses salariés et de ses clients ?
2. Quels enseignements tirer de la crise du Covid 19 à l’échelle de la société française ?
3. Quels enseignements tirer de la crise du Covid 19 sur le plan environnemental ?
4. Comment voyez-vous la période post-confinement sur le plan économique ?
5. Articque a levé 2 millions d’euros durant cette période de confinement. Quels seront les prochains axes de développement ?
1. Quels moyens ont été déployés par Articque pour maintenir l’activité de ses salariés et de ses clients ?
Georges-Antoine Strauch : « Il n’y a pas eu besoin d’adaptation particulière, étant donné qu’Articque possède toute la structure matérielle et logistique pour faciliter le travail à distance quand cela est nécessaire. D’ailleurs, la décision de confiner nos salariés a été prise le 16 mars au matin et, à 14h le même jour, tout le monde commençait à travailler de chez soi. La continuité de service du côté des clients a été absolue car nous avons la chance d’être en mode Saas. Le délai de réponse de notre service technique a été aussi rapide qu’avant le confinement.
Nos technologies de pointe permettent de répondre aux clients sans interruption de service. Les outils, tels que le contrôle des ordinateurs à distance, les webinars, les formations à distance, etc…, étaient déjà utilisés auparavant à grande échelle. La crise du Covid 19 a surtout montré toute la pertinence de nos technologies. Elles ont permis de passer la période de confinement sans coup férir et sans même s’en apercevoir. »
2. Quels enseignements tirer de la crise du Covid 19 à l’échelle de notre société ?
Georges-Antoine Strauch : « Il y a tellement de choses à dire ! D’abord, sur le plan méthodologique, les données et la lecture des cartes publiées lors de la crise sanitaire impliquent de s’astreindre à un protocole précis pour ne rien oublier, ne pas faire d’amalgames, ne pas interpréter et surtout lire correctement ce qui est écrit. Cela nécessite d’avoir une attitude scientifique. Et le constat que l’on peut dresser est que la société française manque de maturité pour cela. Autant d’efforts intellectuels qui permettraient de battre en brèche les contre-vérités qui ont été régulièrement énoncées.
Les observatoires devraient être dotés d’outils comme ceux développés par Articque. Cela permet de publier des optimums compréhensibles par chacun et de les communiquer à tout le monde, y compris aux personnes qui n’ont pas de formation en cartographie statistique : ils peuvent lire une carte, à condition bien sûr de respecter les règles qui conditionnent l’utilisation de notre logiciel Cartes & Données.
En réalité, le public a les moyens d’accéder à une information vérifiée grâce à des chiffres compréhensibles et lisibles sur une carte. Il est tout à fait possible de se faire un avis indépendamment de l’influence des leaders d’opinion. Même quand la donnée n’est pas très certaine – il est par exemple absurde d’évoquer le nombre de cas confirmés de Covid 19 car nous ne sommes pas tous testés -, la comparaison est possible. Mais pour cela, la méthode de collecte des données doit être identique dans le temps.
Les outils comme Cartes & Données, qui font faire de la statistique sans y être formé, sont extrêmement précieux en période de crise ou de post-crise : à la fois pour expliquer ce qui s’est passé, prendre les mesures correctives nécessaires et pour préparer la reprise économique. Il est indispensable de posséder les outils adéquats pour s’interroger sur les bouleversements macro-économiques et sociaux qui surviennent aujourd’hui. »
3. Quels enseignements tirer de la crise du Covid 19 sur le plan environnemental ?
Georges-Antoine Strauch : « Je le dis régulièrement depuis 30 ans : la pression humaine est disproportionnée par rapport aux ressources de la Terre. Elle ne peut plus la supporter ! L’épidémie de Covid 19 n’est qu’un des symptômes d’un déséquilibre profond. La domination d’une espèce sur les autres est tellement forte aujourd’hui que la situation ne risque pas de s’arranger. Le prochain coronavirus sera probablement beaucoup plus terrifiant et dévastateur que le Covid 19. À chaque fois, le nombre de victimes à déplorer augmentera certainement de manière exponentielle. La seule certitude que nous ayons, c’est qu’il y aura d’autres crises sanitaires dans un futur proche. »
4. Comment voyez-vous la période post-confinement sur le plan économique ?
Georges-Antoine Strauch : « C’est incontestablement la loi du plus fort qui s’appliquera, c’est-à-dire un darwinisme appliqué aux entreprises. Certes, les aides octroyées par l’État peuvent permettre à beaucoup d’entre elles de survivre. Mais les entreprises ont l’impérieuse nécessité de s’adapter pour ne pas mourir. Les aides perçues ne remplacent pas un chiffre d’affaires.
Les conséquences de cette crise sanitaire sont déjà dramatiques : un grand nombre d’entreprises sont en train de disparaître. Aux États-Unis, beaucoup de supermarchés ferment. En France, Darty et la Fnac ont été sauvées in extremis, au grand bénéfice de leurs actionnaires. On peut regretter que le choix de sauver telle entreprise plutôt qu’une autre est d’abord le résultat d’une décision politique et non économique. Ainsi, les entreprises qui n’ont pas de relais politique vont être délaissées et vont disparaître dans l’indifférence générale.
D’ailleurs, l’absence d’un vrai observatoire des PME, c’est-à-dire qui soit réellement dynamique, est vraiment préjudiciable dans un tel contexte. Il est impossible de connaître au jour le jour la situation réelle des entreprises. Or, chez Articque, nous possédons les outils qui permettraient de répertorier toutes les entreprises de France et de suivre leur évolution au cas par cas (avec des seuils d’alerte différents). Mais force est de constater que cela n’intéresse pas les gouvernements qui se succèdent : ils ne s’intéressent qu’aux grands groupes. »
5. Articque a levé 2 millions d’euros durant cette période de confinement. Quels seront les prochains axes de développement ?
Georges-Antoine Strauch : « Je désirais en premier lieu assurer la solidité financière d’Articque pour être capable, dans un second temps, de doubler son taux de croissance. J’ai personnellement entamé cette réflexion il y a 5 ans, ce qui s’est traduit par plusieurs tentatives de levées de fonds. La dernière campagne, qui a été couronnée de succès durant la période de confinement, est le fruit d’un travail exceptionnel réalisé avec Turenne Capital.
Aujourd’hui, Articque propose des produits technologiques de dernière génération, ce qui est remarquable pour une entreprise créée en 1989. L’objectif est d’accélérer notre développement commercial et notre stratégie de communication (finalement, peu de gens connaissent l’excellence de nos solutions). Il nous faudrait une figure médiatique comme peut l’être Sébastien Chabal, qui assure la promotion publicitaire du groupe français Private Discuss et qui milite en faveur de la souveraineté numérique de la France. Il est aujourd’hui primordial que nos décideurs privilégient le savoir-faire français et choisissent nos outils plutôt que ceux de nos concurrents américains. »