Publié le 22/03/2021 par Mathieu Boisseau | Mis à jour le : 17/12/2021 | 5 min de lecture
Sujets : Cartographie
Maxime Oung
Qu’est-ce que le métier de cartographe ? La réponse de Maxime Oung, cartographe Blay-Foldex
Après Camille Ratia et Sébastien Lanoë, un 3ème membre de l’équipe Blay-Foldex, éditeur de référence du plan de ville en France, vient témoigner de son expérience professionnelle et de sa vision du métier de cartographe. Ingénieur de formation, Maxime Oung a d’abord travaillé chez Intercarto, entreprise rachetée par Articque en 2009. C’est là qu’il il a appris le métier de cartographe, avant de rejoindre les rangs de Blay-Foldex en 2013. Il détaille son parcours et ses pratiques professionnelles.
6 questions à Maxime Oung, cartographe Blay-Foldex :
1. Quelle a été ta formation avant de te lancer dans le métier de cartographe ?
2. Peux-tu nous parler de tes expériences professionnelles, et notamment dans le métier de cartographe ?
3. Quelles données utilises-tu dans ton métier de cartographe ?
4. Qu’est-ce qu’un bon plan de ville selon toi ?
5. Quels conseils donnerais-tu à un(e) étudiant(e) intéressé(e) par le métier de cartographe ?
6. Une lecture à conseiller dans cette période spéciale ?
1. Quelle a été ta formation avant de te lancer dans le métier de cartographe ?
Maxime Oung : « Après un baccalauréat scientifique, j’ai intégré l’école d’ingénieur à l’Université technologique de Compiègne. Et, après avoir suivi un tronc commun d’enseignement durant 2 ans, je me suis spécialisé dans le domaine du génie des systèmes urbains, qui formait les ingénieurs à l’architecture, à l’urbanisme et à l’environnement. Je m’intéressais déjà à la géographie et à la géopolitique, je lisais régulièrement Le Monde Diplomatique et Le Courrier International. Mais je n’avais pas vraiment d’appétence pour la cartographie avant de la découvrir lors de mon cursus universitaire. J’ai pu ainsi me former aux Systèmes de Gestion de Bases de Données (SGBD) et aux Systèmes d’Information Géographique (SIG). Le moins que je puisse dire c’est que ça m’a beaucoup plu ! »
Carte réalisée par Blay-Foldex dans une optique BtoB
2. Quelles sont tes expériences professionnelles, et notamment dans le métier de cartographe ?
Maxime Oung : « J’ai fait quelques stages en urbanisme durant lesquels je participais à la conception des projets d’aménagement et à la réalisation de PLU (plans locaux d’urbanisme). Le diplôme d’ingénieur en poche, j’ai été recruté comme urbaniste dans une agence d’urbanisme et d’aménagement dans le Val d’Oise. J’assurais surtout la partie PLU, diagnostics d’urbanisme et orientations d’aménagement.
J’ai commencé à réutiliser les logiciels de SIG lorsque je suis arrivé chez Intercarto, entreprise basée à côté de Rouen et qui venait d’être rachetée par Articque et Georges-Antoine Strauch. Notre mission était de concevoir des cartes Illustrator à destination des agences de communication, en prestation B2B ou B2C via la boutique en ligne (devenue Map and Data). C’est à ce moment-là que j’ai appris le métier de cartographe.
J’ai ensuite intégré Blay-Foldex à partir de mi-2013 après son rachat par Articque. Nous sommes alors passés d’un segment presqu’exclusivement numérique avec Intercarto (production de produits et services de cartographie numérique) vers un segment Édition cartographique et impression avec Blay-Foldex. »
3. Quelles données utilises-tu dans ton métier de cartographe ?
Maxime Oung : « Les données proviennent de sources diverses car on ne peut pas se limiter à une seule source, le risque d’erreur est trop important. Il faut absolument éviter de valider une donnée erronée. Nous croisons donc différentes sources issues de l’open data (data.gouv.fr ou OpenStreetMap), de l’IGN ou du cadastre. Nous utilisons également les informations fournies par les mairies concernant les mises à jour routières ou d’équipements publics.
Nous intégrons ces diverses sources sous forme d’un fond de plan de travail, qui nous sert de support à la mise à jour. En parallèle, nous utilisons les photos aériennes afin de localiser facilement les secteurs en cours d’aménagement ou en travaux. Le cadastre nous donne l’information la plus précise, pour situer le début et la fin d’une rue par exemple. Les plans IGN et OpenStreetMap nous renseignent quant à eux sur l’existence d’équipements publics et sur les rues de manière générale. »
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4. Qu’est-ce qu’un bon plan de ville selon toi ?
Maxime Oung : « Un bon plan de ville doit être lisible, graphiquement joli, et doit permettre de se repérer facilement. Un plan de ville qui n’est pas agréable au premier coup d’œil ne donnera pas envie de le regarder. Il faut qu’il se dégage une harmonie visuelle, au niveau des couleurs notamment. Mais ce qui est valable pour un plan de ville l’est aussi pour une carte, une photo ou n’importe quel support graphique. De manière générale, j’apprécie un plan de ville qui dégage une cohérence d’ensemble entre les différents éléments. Je ne suis pas fan des plans de ville trop bariolés ou trop denses. »
Plan de bus du réseau Transdev à Arras réalisé par Maxime Oung
5. Quels conseils donnerais-tu à un(e) étudiant(e) intéressé(e) par le métier de cartographe ?
Maxime Oung : « L’idéal c’est d’être curieux et tenace. Il faut tester, se tromper, ne pas renoncer et garder ce qui fonctionne le mieux. Il faut être réceptif aux nouveautés technologiques ou graphiques (le design évolue vite) tout en évitant de s’arrêter sur les difficultés techniques car on parvient toujours à débloquer une situation.
Une fois qu’on a les compétences techniques de base, chacun aborde la cartographie à sa manière. Je pense qu’il faut savoir utiliser ses propres ressources personnelles et les atouts de sa formation initiale. Sur des problématiques plus complexes, il faut se poser les bonnes questions :
- quelles sont nos compétences ?
- que manque-t-il pour atteindre le résultat souhaité ?
- en combien de temps pouvons-nous être opérationnel sur une compétence que nous ne possédons pas ?
- que pouvons-nous automatiser dans notre flux de travail ? Est-ce utile de l’automatiser ? »
Carte touristique réalisée par Maxime Oung et Blay-Foldex
6. Une lecture à conseiller dans cette période spéciale ?
Maxime Oung : « Si je devais conseiller de la lecture, je dirais le cycle d’Hypérion de Dan Simmons, mais c’est indépendant de la conjoncture actuelle ! Ces derniers temps je lis moins de romans, étant donné que je m’intéresse d’un peu plus près au langage de statistiques R. Je lis actuellement ‘Geocomputation with R’, livre de Robin Lovelace, Jakub Nowosad et Jannes Muenchow. »
Mathieu Boisseau
J’ai rejoint Articque comme rédacteur SEO afin de créer des contenus dédiés au monde de la cartographie statistique.