Publié le 07/12/2020 par Mathieu Boisseau | Mis à jour le : 12/01/2022 | 7 min de lecture
Sujets : Cartographie
Sébastien Lanoë
Sébastien Lanoë : « Le plan de ville Blay-Foldex est d’abord pratique »
Entreprise rachetée par Articque et Georges-Antoine Strauch en 2012, Blay-Foldex est aujourd’hui l’éditeur français de référence en ce qui concerne le plan de ville. Nous avons rencontré Sébastien Lanoë, manager et cartographe de Blay-Foldex, qui a évoqué son parcours professionnel et ses ambitions pour l’ensemble de ses produits (posters, cartes murales, cartes spéciales…). Il détaille également les spécificités du plan de ville Blay-Foldex.
5 questions à Sébastien Lanoë, manager et cartographe de Blay-Foldex :
1. Quel a été ton parcours professionnel avant de faire du plan de ville ?
2. Quelle sont tes fonctions actuelles ? Quelles sont les spécificités du plan de ville Blay-Foldex ?
3. Qu’est-ce qu’un bon plan de ville selon toi ?
4. Quels sont les projets de Blay-Foldex à l’horizon 2021 ?
5. Quel plan de ville Blay-Foldex offrirais-tu pour les fêtes de Noël ?
Quelques plans de ville de la collection Blay-Foldex
1. Quel a été ton parcours professionnel avant de faire du plan de ville ?
Sébastien Lanoë : « Après avoir suivi les cours de l’école d’architecture de Charenton (UP4) au début des années 1990, j’ai intégré l’entreprise Laser (basée à Saint-Quentin dans l’Aisne), en tant que dessinateur-topographe. Cette entreprise faisait du recollement : après avoir réalisé du lever au théodolite sur le terrain (sans ordinateur), notre mission consistait à réaliser des minutes de relevé (des bouches d’égout, des bords de trottoir, des maisons…) et à tracer à la main sur des calques les plans à différentes échelles (1/200ème, 1/500ème ou 1/1000ème). Ces derniers étaient transmis aux techniciens d’EDF et de France Télécom en charge de l’enfouissement des lignes électriques et téléphoniques.
En 1994, j’ai ensuite rejoint la société IKEN, basée à Montreuil (Seine-Saint-Denis), un prestataire de services qui faisait de la cartographie numérique et réalisait des plans pour des éditeurs comme Blay-Foldex, Michelin ou l’Indispensable, dont je me suis chargé de l’édition de plusieurs ouvrages.
C’est à ce moment-là que j’ai appris le métier de cartographe grâce au directeur d’IKEN, Michel Sandrin, cartographe reconnu. Il m’a transmis le goût de la cartographie et du métier de cartographe. Parallèlement, j’ai activement participé à l’élaboration de la suite LorikSoftware développée par la société Lorienne et pour laquelle IKEN apportait son expertise cartographique durant le développement et le test des nouvelles fonctions.
En 1999, j’ai été recruté par la société Lorienne. Durant 17 ans, j’y ai exercé plusieurs fonctions très enrichissantes : support avant/après-vente et responsable produit et marketing. Je me suis impliqué dans le cycle de développement des logiciels. Celui-ci avait été vendu à plusieurs gros clients (dont Michelin et Blay-Foldex) et il a fallu rentabiliser cet investissement par de la vente à l’export. En conséquence, j’ai beaucoup voyagé afin de prospecter et de rencontrer nos clients, basés dans 26 pays différents. J’ai pu appréhender la cartographie sous tous ses aspects car nos produits étaient vendus à des sociétés ayant besoin de plans de ville, de cartes routières ou militaires. J’ai par exemple travaillé durant cinq ans avec le service hydrographique et océanique de la Marine (SHOM) et l’agence fédérale allemande chargée de la navigation maritime et de l’hydrographie (BSH). »
Plan de ville Blay-Foldex de Bordeaux
2. Quelle sont tes fonctions actuelles ? Quelles sont les spécificités du plan de ville Blay-Foldex ?
Sébastien Lanoë : « J’ai rejoint la société Articque en 2016 pour être initialement chef de produit informatique mais j’ai rapidement été amené à prendre en main Blay-Foldex, entreprise de cartographie rachetée par le groupe Articque en 2012. Je suis aujourd’hui manager de Blay-Foldex – en liaison étroite avec Georges-Antoine Strauch, le propriétaire – en même temps que l’un des cartographes (à 30%), avec Maxime Oung et Camille Ratia. Je gère les achats, l’aspect marketing, la production et la commercialisation des produits ainsi que les relations avec les fournisseurs, les acheteurs et les éditeurs.
Nous sommes de véritables artisans de la cartographie : l’un de nos atouts est de pouvoir répondre de manière personnalisée et rapide aux demandes de nos clients B2B et B2C. Créée en 1934, Blay-Foldex est aujourd’hui le 3ème éditeur cartographique de France derrière Michelin et l’IGN. Nos qualités et notre approche diffèrent de celles de nos concurrents : notre grande spécialité, c’est le plan de ville. Nous possédons les plans de 1800 communes françaises. Blay-Foldex, c’est un double patrimoine :
– une cartographie routière qui est conséquente avec des fonds à 3 échelles différentes sur la France entière
– en plus des plans de ville, nous sommes spécialisés dans les cartes dites spéciales : cartes des vins, cartes des fromages, cartes touristiques…
Nous mettons l’accent sur l’aspect pratique de nos plans et de nos cartes, qui sont moins denses et moins chargés en détails inutiles que ceux d’autres éditeurs cartographiques. »
Carte des fromages de France (produit Blay-Foldex)
Carte des vins de France (produit Blay-Foldex)
3. Qu’est-ce qu’un bon plan de ville selon toi ?
Sébastien Lanoë : « Un bon plan doit répondre correctement et efficacement à son sujet. Lorsque l’on réalise un plan de ville, il faut que les éléments présents soient relativement cohérents entre eux. C’est ce qui fait la différence avec une carte : un plan est davantage schématique et une carte est plus géographique (elle doit être juste sur le plan scientifique). Le plan de ville doit donner une information qui n’est pas que sur le terrain. L’important, lorsque l’on crée un plan, c’est de tracer différentes largeurs d’axes en fonction de la viabilité de la route. Une rue en sens unique sera logiquement représentée moins large qu’une grande artère à double sens. Il faut donc privilégier l’aspect pratique. Par exemple, lorsque l’on trace une trace une école sur un plan, on ne trace pas les contours précis de ce bâtiment mais plutôt un rectangle schématique avec la mention ‘École’. Il faut juste signifier que l’école se trouve à cet endroit.
La base pour devenir un bon cartographe est de répondre au thème demandé. Le cartographe, en fonction du thème, doit intégrer les couleurs pertinentes, les bonnes largeurs et les informations adéquates. »
Planisphère de l’Europe par Blay-Foldex
Planisphère du monde par Blay-Foldex
Planisphère vintage du monde par Blay-Foldex
4. Quels sont les projets de Blay-Foldex à l’horizon 2021 ?
Sébastien Lanoë : « À vrai dire, nous avons énormément de projets pour 2021 et au-delà. Le projet prioritaire, c’est la boutique de Blay-Foldex : elle sera bientôt transférée du site Mapanddata vers le site de Blay-Foldex. À terme, mon ambition est de convertir en posters tout le patrimoine de Blay-Foldex, y compris les plans de ville que nous proposerons avec différents rendus graphiques.
J’aimerais également rééditer certains produits qui se vendaient plutôt bien dans le passé comme, par exemple, la fameuse carte de la France au 1/500 000ème, de dimension 2 m sur 2 m. Il serait possible d’en faire 3 panneaux PVC pour décorer un bureau. L’un de nos objectifs est de développer l’aspect B2B : de nombreuses prestations pourront être gérées directement dans la boutique. Les clients n’auront plus besoin de nous contacter par téléphone pour créer des posters. Ils pourront les télécharger directement sur la boutique à un coût moindre.
Nous allons également redéfinir la gamme de produits B2C pour obtenir des formats de plan adaptés à la taille de la ville. Par exemple, le plan de Lyon sera un grand format (avec livret et index à part) et non plus un plan simple plié. Enfin, nous réfléchirons à la réédition des Atlas grand format pour les métropoles et des cartes thématiques. »
5. Quel plan de ville Blay-Foldex offrirais-tu pour les fêtes de Noël ?
Sébastien Lanoë : « Personnellement, je trouve que les planisphères sont jolis et pratiques, ils allient le côté informatif et l’aspect décoratif. Et en plus, ces plans ont beau être vintages, ils sont à jour. Tous nos plans de ville sont accessibles à la vente en ligne sur les sites de la Fnac, d’Amazon, de Decitre et de toutes les grandes librairies qui proposent ces services. On peut les retrouver également en version papier chez les libraires du réseau de la Sofedis, dans certaines grandes surfaces et dans les enseignes Relay ou Cultura. »
Plan de ville vintage de Belfort
Mathieu Boisseau
J’ai rejoint Articque comme rédacteur afin de créer des contenus dédiés au monde de la cartographie statistique.