Publié le 21/09/2020 par Mathieu Boisseau | Mis à jour le : 22/04/2024 | 7 min de lecture
Sujets : Empreinte carbone, Environnement, Logiciel de cartographie, Ressources humaines, Transition écologique
Comment réduire son empreinte carbone grâce à la cartographie ?
Sous l’effet de la législation récente (lois Pacte et Responsabilité Sociale des Entreprises), les entreprises et collectivités territoriales sont de plus en plus sensibilisées à la protection de l’environnement, à la maîtrise de l’eau et à leur empreinte carbone. Elles prennent conscience de leur impact, notamment celles qui appartiennent aux secteurs traditionnellement énergivores ou plus polluants que les autres (BTP et industrie entre autres). Nombreuses sont les entreprises qui s’échinent à améliorer leur bilan carbone pour s’inscrire dans une démarche de développement durable. La cartographie permet de dresser un état des lieux de leurs activités (économiques, sociales, humaines…) sur une zone géographique définie. Elle permet dans un second temps de structurer une stratégie pertinente. Nous vous expliquons comment réduire son empreinte carbone grâce à la cartographie.
1. L’empreinte carbone, l’un des indicateurs majeurs à suivre
Aujourd’hui, l’une des préoccupations principales des entreprises, en dehors des questions de rentabilité et de positionnement sur leur marché est de s’inscrire dans une démarche de développement durable. Dans cette optique, il leur faut réduire à leur niveau la pollution des sols et de l’air, lutter contre la déforestation ou encore limiter les rejets de CO2 (l’un des facteurs clés du réchauffement climatique). La finalité est d’adopter un fonctionnement plus éthique et plus respectueux de l’environnement, ce qui passe nécessairement par la réduction de l’empreinte carbone voire idéalement par la neutralité carbone. Un objectif ambitieux certes, mais qui n’a rien d’inaccessible.
La démarche d’une entreprise en faveur du développement durable débute généralement par la mesure de son empreinte carbone, c’est-à-dire par la mesure de la quantité d’émission de gaz à effet de serre imputable à son fonctionnement et à ses activités, parmi lesquelles :
- La chaîne de production des produits/des services (qualité et provenance des matériaux utilisés par exemple)
- Le temps de trajet aller/retour de chaque salarié entre son domicile et l’entreprise
- La flotte de véhicules appartenant à la société et les carburants utilisés (essence, diesel, énergie électrique)
- Les flux de transport entre les fournisseurs, les lieux de fabrication, les chantiers et les magasins
- La gestion des déchets et des matières premières à recycler (comme les carrières dans le BTP) ainsi que la consommation de papier au sein de l’entreprise
2. Comment réduire l’empreinte carbone en s’appuyant sur la cartographie ?
La représentation cartographique permet de géolocaliser certains facteurs susceptibles d’augmenter l’empreinte carbone :
- Les points de vente de la marque ou le siège social. Plus la distance quotidienne à parcourir pour un employé est grande et plus son impact carbone est important (surtout s’il se déplace en voiture et seul)
- La zone de chalandise, qui permet de connaître la provenance et le temps de trajet des clients jusqu’à un point de vente
- Les flux de transport de la supply chain : flux entrants (venant de France, d’Europe ou d’un autre pays du monde) et flux sortants (vers les magasins de l’entreprise). L’empreinte carbone est élevée si la livraison de produits se fait sur de plus ou moins longues distances en camion, en avion ou via un tanker. La nature du carburant rentre également en ligne de compte dans la quantité de CO2 rejetés.
- Les transports en commun desservant les abords de l’entreprise (arrêts de bus, stations vélos ou parkings relais). Le but est de réduire au maximum l’utilisation de la voiture et de promouvoir les moyens de transport alternatifs.
- La répartition des territoires couverts par une force de vente : un vaste secteur de prospection commerciale engendre fatalement une hausse de l’empreinte carbone de l’entreprise.
Les modes de transport et la distance parcourue constituent donc des facteurs ayant un impact majeur sur l’environnement. L’utilisation par les salariés de vélos ou de moyens de transport collectifs (bus, tram, métro…) diminue l’impact d’une entreprise sur l’environnement. C’est là que réside la force de la cartographie :
- Calculer et visualiser les distances via des courbes isochrones pour, par exemple, identifier les salariés vivant au sein un réseau urbain offrant des solutions de transport et ceux enclins à faire du covoiturage (car habitant à l’extérieur de la métropole).
- Localiser les infrastructures de transport (arrêts de bus, stations de vélo, parkings relais auto) et les itinéraires pédestres (valables pour les salariés vivant dans un rayon de 10 ou 15 minutes à pied maximum de leur lieu de travail)
La cartographie apparaît donc comme le support approprié pour initier, dans un deuxième temps, une stratégie corrective destinée à réduire l’empreinte carbone. Différentes actions sont envisageables :
- Rationalisation des coûts de transport de la flotte commerciale
- Investissement dans un parc auto ou vélo électrique
- Mise en place de l’intermodalité pour les salariés susceptibles d’utiliser des moyens de transport alternatifs
- Modification de l’organisation du travail : modulation des emplois du temps pour permettre aux salariés de faire du covoiturage
- Réduction de la longueur des circuits d’approvisionnement : préférer le local ou le national à l’international
- Recours à des transporteurs utilisant des bio-carburants comme le colza
- Utilisation de matériaux éco-durables comme par exemple le chanvre ou la paille pour remplacer le plastique dans la construction, dont les acteurs doivent composer avec la norme ISO 14001
3. La cartographie appliquée aux collectivités territoriales : l’exemple de la métropole du Grand Lyon
Nous avons cartographié avec notre logiciel Cartes & Données les données mises à disposition du public par la métropole de Lyon (données open data disponibles ici). Sur cet Atlas est représenté un ensemble de données propres à cette métropole et relatives à l’environnement, aux transports et à l’urbanisme.
Cette carte traduit la politique de la métropole de Lyon en faveur du développement durable et de la réduction de son empreinte carbone. Cette stratégie volontariste influe logiquement sur l’aménagement du territoire et sur les chantiers à venir. Ainsi, il est possible d’identifier sur cette carte :
- Les infrastructures de transport : parkings vélo, lignes de bus et de tramway, réseau Pédibus (ramassage scolaire)
- Les futurs projets d’aménagement du territoire : plan local d’urbanisme et de l’habitat (PLU-H), aménagement d’espaces d’autopartage, de transports en commun, de pistes cyclables (plan Mode Doux) et d’espaces verts
- Les zones à risques : bruit aérien, risques naturels et technologiques et zones inondables
- Les espaces verts : parcs, jardins et chemins de randonnées
- Le réseau de l’économie circulaire : points de collecte/tri des bio-déchets, des ordures ménagères et du verre
L’Atlas élaboré par Articque est réutilisable par les entreprises implantées sur le territoire afin qu’elles localisent la desserte des transports en commun. C’est un premier pas pour offrir aux salariés et aux consommateurs des alternatives de transport. Et donc pour diminuer les activités humaines ou économiques riches en carbone.
L’exemple cartographique de la métropole de Lyon est transposable à n’importe quelle collectivité territoriale (région, département, métropole, communauté de communes…) désireuse de placer le développement durable au cœur de sa politique économique, sociale et d’aménagement du territoire.
Conclusion
La cartographie s’impose comme un élément décisif dans le cadre d’une démarche environnementale, que ce soit pour une entreprise ou pour une collectivité territoriale. Certes, leurs objectifs sont différents : la première a des impératifs économiques forts alors que la seconde souhaite proposer à ses habitants un cadre de vie plus harmonieux et plus sain. Mais, dans les deux cas, il est d’abord nécessaire de réduire l’empreinte carbone pour mieux s’inscrire dans la démarche de développement durable. Le logiciel de cartographie Cartes & Données prend en compte les contraintes et les besoins de chacun pour leur permettre de construire une stratégie verte ambitieuse.
À propos de l’auteur : Mathieu Boisseau
J’ai rejoint Articque en tant que rédacteur afin de créer des contenus dédiés à la cartographie et au géomarketing.