Publié le 15/01/2021 par Mathieu Boisseau | Mis à jour le : 15/06/2023 | 5 min de lecture
Sujets : Communication, Environnement, Géomarketing, RSE, Transition écologique
Réseau d’eau potable et traitement de déchets: comment les gérer grâce au géomarketing ?
Philippe Maupas
Devant le réchauffement climatique et la dégradation de notre environnement, le gouvernement français a décidé d’accélérer la transition énergétique. L’eau est au cœur des préoccupations environnementales : gestion et maintenance du réseau d’eau potable, contrôle de la qualité et assainissement de l’eau, collecte et traitement des déchets… En France, des acteurs de l’environnement comme Veolia, Suez ou le groupe Seché sont engagés dans cette bataille. Philippe Maupas nous explique comment le géomarketing permet aux acteurs de l’environnement de répondre à ces problématiques, notamment dans la gestion du réseau d’eau potable et dans le traitement des déchets.
1. Gestion d’un réseau d’eau potable et traitement de déchets : les défis de la démarche environnementale
Philippe Maupas : « Le secteur de l’environnement englobe un grand nombre de compétences et de domaines qui peuvent être appréhendés sous l’angle cartographique. Ainsi les acteurs de l’eau sont sollicités sur les questions suivantes d’identification de sites de forage, de distribution et d’assainissement d’eau. Ces entreprises cherchent notamment à améliorer la gestion du réseau d’eau, à optimiser sa maintenance et la qualité de l’eau.
Les acteurs du traitement des déchets sont quant à eux confrontés à des questions de capacité et d’affectation liées à l’identification des clients/des sites et à l’optimisation des coûts de transport. La question environnementale traite également la gestion des risques et de la production d’énergies renouvelables. Prenons d’ailleurs cette thématique des énergies renouvelables, qui est très vaste.
L’exemple le plus simple et d’actualité concerne les bornes de recharge électrique : y a-t-il aujourd’hui suffisamment d’offres sur le territoire pour répondre à la forte demande environnementale présente dans le secteur de l’industrie automobile ? Où positionner ces bornes de recharge électrique par rapport à la densité de population, sachant qu’il ne faut pas plus de 10 voitures qui soient rattachées à chacune d’entre elles ? Le maillage de bornes de recharge électrique est-il pertinent ? Toutes ces problématiques sont susceptibles d’être traitées efficacement sous l’aspect cartographique« .
Maillage de bornes IRVE dans le département du Lot-et-Garonne
2. Gestion d’un réseau d’eau potable et traitement de déchets : les atouts du géomarketing
Philippe Maupas : « Le géomarketing ne met pas seulement en lumière la dimension spatiale des données d’une entreprise en positionnant des points sur une carte. Il accompagne la stratégie des acteurs de l’environnement : les analyses cartographiques réalisées permettent d’améliorer la communication et de simuler de nouveaux modes d’organisation. L’un des buts est d’adapter la structuration de la green supply chain par exemple. L’usage cartographique est différent selon les acteurs de l’environnement. Par exemple, dans le processus de mise en place d’une démarche RSE (Responsabilité sociétale des entreprises), le géomarketing permet d’abord de travailler sur les notions de réduction d’empreinte carbone et d’intermodalité mais surtout d’initier un plan d’actions :
– comptabiliser le nombre de salariés utilisant la voiture dans un périmètre autour d’un site à 15 minutes
– identifier ces personnes
– leur proposer de se déplacer désormais à pied, en vélo ou en voiture électrique
Le géomarketing permet de connaître le pourcentage de la masse salariale affectée, la réduction de l’empreinte carbone sur la zone et d’apporter une note positive au bilan du bilan carbone via un plan d’actions. Le géomarketing est un moyen idéal, pour une entreprise, de communiquer sur les modalités de traitement de ses déchets et sur la réduction de ses émissions de CO2 auprès du grand public et de ses actionnaires, ce qui constitue un argument convaincant pour engager une nouvelle modalité d’usage. »
Densité des points d’eau et positionnement des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) – Données BRGM
Dans le cadre d’une démarche RSE : délimitation des courbes isochrones d’accès pour les salariés d’une usine (accès à 20 mn, 25 mn et 30 mn en véhicule léger)
3. Quels modules de Cartes & Données sont utilisés par les acteurs de l’environnement ?
Philippe Maupas : « Prenons trois exemples concernant le risque climatique, le traitement des déchets et la dépollution des sols.
Exemple n°1 : une société d’ingénierie spécialisée dans la dépollution des sols souhaite répondre à un appel d’offres.
Elle cherche ainsi à constituer un Atlas Web (c’est-à-dire une carte dynamique) qui intégrera la compétence de chaque agence en intégrant des visuels des chantiers réalisés.
Grâce à cet Atlas, il est possible de filtrer rapidement les professionnels intervenus sur des dossiers similaires (techniques de dépollution, taille du chantier, structuration du réseau d’eau potable…), de les contacter facilement et d’affiner mon appel d’offres. Dans un deuxième temps, la carte montre concrètement au client potentiel des chantiers similaires gérés par l’entreprise, sans pour cela recourir à un classique document power point de présentation de use cases.
Illustration du module Grille du logiciel Cartes & Données d’Articque
Exemple n°2 : une société de traitement des déchets, qui possède un site saturé, souhaite ouvrir un nouveau centre de traitement.
Les solutions Cartes & Données et Articque Platform, positionnent ses clients sur la carte en mettant en évidence le tonnage correspondant. Le module Barycentre pondéré est utilisé dans le but de déterminer le meilleur emplacement pour le nouveau site de cette société de traitement de déchets.
Exemple n°3 : la prévention des risques climatiques dans une métropole.
En travaillant sur la question des îlots de chaleur, il est possible :
– de géolocaliser les sites dits sensibles présents sur un territoire défini
– d’intégrer des données météorologiques par l’intermédiaire des modules Grille et Interpolation
– d’identifier les sites qui seront impactés par une hausse des températures
– d’émettre des propositions pertinentes par le simple ajout d’une couche dans le logiciel cartographique, propositions allant de la végétalisation du toit à une refonte de la politique d’urbanisme. »
Cartographie de sites ICPE et Seveso, de centres hospitaliers et d’ilots de chaleur
À propos de l’auteur : Mathieu Boisseau
J’ai rejoint Articque en tant que webmarketeur & rédacteur SEO afin de créer des contenus dédiés à la cartographie et au géomarketing.