Novembre 1999 : naufrage de l’Erika

Création par Articque de l’application Erika (les vigies du littoral), interface de saisie et de consultation des niveaux de pollution

Les applications de type Erika sont les formes les plus achevées de consultation et de saisie simultanée et interactive. La carte devient une interface universelle de consultation et de saisie de données localisées.

Le nom de cette famille de produits vient de la première application développée pour aider à organiser une réaction des habitants du littoral. La carte sert à structurer une organisation, à lui donner une colonne vertébrale. C’est le véhicule de l’information. La carte sert à faire parler les données chiffrées ou les qualités et elle constitue aussi le moyen de collecter ces données quantitatives ou qualitatives.

La collecte, à partir de tout navigateur web, est très simple, via quelques rubriques bien choisies. Elle est protégée par un mot de passe. Enfin la réactivité de la carte est quasi immédiate en terme d’affichage. Quand une saisie vient d’être réalisée, un utilisateur peut voir s’afficher ou se modifier les symboles sur la carte.

Les Vigies du Littoral en sont un bon exemple :

Erika, cartographie d'une catastrophe

Sur un simple écran, une carte montre les communes du littoral colorées en marron selon l’éloignement de l’épave de l’Erika. Cette simple carte publiée vers le 15/12/99 reflète bien le risque. Hélas, nous avions raison et c’est bien la diffusion de la marée noire fin décembre. C’est une carte simple dont la réalité a prouvé le bon sens.

Sur le coté des informations sur le nom de la commune, du maire, le code Insee… En fait ce que l’on veux voir publier.

En dessous, se trouvent des rubriques : si vous remplissez celle du nom de la vigie en validant le mot de passe, la carte affiche un triangle vert : pour tout visiteur cela veux dire que cette commune est surveillée. La visualisation est immédiate et la compréhension accessible à tous.

Si la vigie voit quelque chose et le signale dans une des cases en dessous (besoins ou ressources repérés dans la commune, logement…), les triangles deviennent jaunes et se retournent signalant à tout visiteur un commentaire à lire.

Beaucoup d’organisations ou d’entreprises souhaitent collecter de l’information sans efforts de centralisation trop lourds : prenons une centralisation nationale de camping. Comment faire pour que demain, n’importe qui puisse consulter dix mille camping avec leurs caractéristiques principales en fonction de l’endroit ?

J’ai tenté l’expérience avec les gîtes ruraux pour aller du côté de Millau : une liste longue comme un jour sans internet, trois départements sur 100 km donc trois listes différentes… et quand j’ai trouvé, j’apprends qu’il refuse les chiens. Je peux recommencer. Avec une carte, c’est instantané.

Article sur le sujet : France Info – 05 janvier 2000

Le pétrole de l’Erika continue à dériver. Sur Internet, on peut suivre, en direct, l’évolution de la marée noire

Météo France dresse des cartes régulières des effets du naufrage de l’Erika. Des cartes sont réalisées sur la base d’observations aériennes. Météo France a également largué des bouées émettrices dérivantes qui renseignent sur le déplacement des nappes. A partir de ces données et des observations météorologiques, les techniciens effectuent des simulations. Ces informations sont transmises au Cèdre, le Centre de Documentation sur les Pollutions, et au PC Polmar. On peut consulter ces cartes sur le site web www.meteo.fr/naviweb [N.B. : l’URL n’est plus valide].

Les services officiels ne sont pas les seuls à exploiter les nouvelles technologies pour suivre la catastrophe de l’Erika. Sur place, des centaines de bénévoles se sont regroupés et ont mis en place un véritable dispositif de surveillance et de communication par Internet. C’est le cas de l’association Radiophare – site web : www.radiophare.net [N.B. : l’URL n’est plus valide]. Radiophare propose notamment une carte interactive, développée par la société Esri, qui indique la progression des nappes de pétrole en fonction de données fournies par la Préfecture de Brest.

Une autre entreprise, la société Articque, spécialisée dans les logiciels de cartographie, a réalisé une carte qui renseigne sur la pollution des côtes (voir ci dessus). Les informations sont fournies par un réseau de vigies. Ce sont des bénévoles habitants la région. Chaque jour, chacun se connecte à l’aide d’un mot de passe et décrit ce qui se passe : si la plage est polluée, s’il y a une tâche de pétrole à proximité, etc. Le logiciel calcule alors la distance qui sépare les côtes de la marée noire, commune par commune.

Articque est dirigée par Georges-Antoine Strauch, un Breton qui a vécu la catastrophe de l’Amoco Cadiz. Dès le naufrage de l’Erika, il s’est rapproché d’autres amoureux de la région pour mettre en place ce service entièrement gratuit.

Internet permet aux habitants de coordonner leurs actions sur le terrain. Il ne manque plus que des webcams qui permettraient de voir en direct ce qui se déroule sur place.